Sonia, 21, étudiante, insultée et agressée pour avoir placardé des affichettes. Témoignage.

Publié le par Espace dédié à la femme du Nord africain.

Humiliée et agressée pour quelques affiches. Membre de la coordination nationale autonome des étudiants (CNAE), Sonia, 21 ans, étudiante en 3e année en sciences politiques, a fait l’objet dune agression caractérisée dans la soirée de jeudi 07 avril par un agent de sécurité de la résidence de filles à Ben Aknoun, sur les hauteurs d’Alger. Son délit ? Celui d’avoir placarder des affiches appelant à la marche nationale du 12 avril initiée par cette coordination estudiantine qui regroupe plusieurs organisations. DNA a recueilli son témoignage.


En compagnie de deux amies, Sonia qui ne souhaite pas divulguer son nom ne pensait pas que placarder des affiches pouvait se révéler un acte exercice hautement périlleux.

« Il était presque 18H30. J’étais en tain de placarder des affichettes dans l’enceinte de la cité universitaire de Ben Aknoun appelant à la marche du 12 avril lorsqu’un agent de sécurité est arrive sur moi. Il m’a dit qu’il est interdit de placarder des affichettes », raconte cette étudiante en 3e année sciences politiques, originaire d’une ville de Kabylie.

 

Etonnée par la réaction de l’agent, Sonia lui demande les raisons pour lesquelles il serait donc interdit de coller des affiches dans l’enceinte d’une résidence universitaire.  Là, elle sera vite estomaquée par la réponse de l’agent. « Il me répond que je ne faisais pas partie des organisations estudiantines comme l’UGEEL ou l’UNEA. ‘Donc, vous ne pourrez pas coller vos affiches’, me dit-il », ajoute la jeune fille.

 

Sonia ne se démonte pas. Elle tente de raisonner le zélé agent. Peine perdue. « Je lui explique calmement que ces affichettes concernent aussi les  étudiants et qu’il y a aucun mal à les placarder. Je lui explique que c’est un appel pour une marche nationale des étudiants. Rien n’y fait.  Il ne veut rien comprendre», confie-t-elle.

 

Visiblement déconcerté par la réaction de la jeune fille qui lui tient tête, l’agent de sécurité recours aux méthodes fortes. « D’abord, il m’arrache violemment mes affichettes. Ensuite, il profère des grossièretés devant moi avant de m’agresser physiquement. La décence m’empêche de vous répéter les grossièretés sorties de sa bouche », raconte-t-elle.

 

Blessée au niveau de son bras, ce sont les membres de la CNEA qui lui portent assistance. « A l’hôpital de Ben Aknoun, j’ai eu droit à quelques pansements. J’ai des ecchymoses sur le bras », confie-t-elle.

 

Certes Sonia est prise en charge psychologiquement par une responsable de la cité universitaire, mais elle sera aussi interloquée par la réaction de cette responsable. Celle-ci n’a pas manqué de lui faire la leçon même si elle s'est montrée solidaire eu égard à cette agression.« Elle me disait que c’était une erreur de placarder des affiches », raconte cette jeune fille de 21 ans.

 

Au lendemain de cette agression, Sonia ne décolère pas: « C’est un pays de hogra (mépris). Tu ne peux même pas placarder quoi que ce soit. Même défendre nos droits les plus élémentaires en tant qu’étudiants, on nous l’interdit. Si c’était des affichettes à caractère politique, je comprendrais le comportement de cet agent, mais c’était seulement des affichettes appelant à une marche destinée à défendre nos droits bafoués. »

 

Sonia dit compter sur la CNEA pour engager les actions nécessaires à l’encontre de cet agent indélicat afin que ce genre de comportement ne se reproduise jamais.

 

Jeudi soir, des dizaines d’étudiants ont improvisé un sit‑in nocturne à Ben Aknoun pour dénoncer l’agression dont a été victime leur collègue au sein de la coordination nationale autonome des étudiants.

 

In DNA, DERNIERES NOUVELES D'ALGERIE

Vendredi, 08 Avril 2011

http://dna-algerie.com/politique/42-interieure/1623-sonia-21-etudiante-insultee-et-agressee-pour-avoir-placarde-des-affichettes-temoignage.html

 

Publié dans Agression

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