Aprés la dot, l'appartement, les bijoux et le voyage de noce: Le mariage : un pari perdu d’avance.

Publié le par Espace dédié à la femme du Nord africain.

Alors que certaine familles ne demandent que le bonheur de leurs filles pour accorder leur main, d’autre, malheureusement, se font excessivement exigeantes. Chose qui n’est pas sans dissuader de nombreux jeunes hommes tiraillés entre leur amour et le désir de satisfaire une dot faramineuse. A méditer!!

De nos jours, nombreux sont les jeunes à choisir le chemin du célibat. Il est en effet très fréquent de rencontrer des jeunes, hommes ou femmes, ayant dépassé la quarantaine et vivant seuls dédaignant de fonder un foyer. Selon les sociologues, c’est d’ailleurs devenu un phénomène social et sociétal qui n’est pas sans susciter moult inquiétudes.

Quelles sont donc les causes qui poussent tous ces jeunes à se détourner de l’accomplissement de ce sacrement? La question se pose d’elle-même d’autant plus que la moitié des algériens en âge de procréation ne sont pas mariés. Dans ce contexte, les statistiques avancées par le ministère de la Solidarité, de la Famille et de la Communauté nationale à l’étranger donnent matière à réflexion.

Une enquête menée dernièrement par ce département a démontré que 51,10% des hommes et 41% des femmes de plus de 15 ans sont célibataires. Les spécialistes, de leur côté, appréhendent à l’avenir une courbe du célibat de plus en plus ascendante. Les difficiles conditions socio-économiques dont se débattent la majorité des Algériens y sont pour beaucoup, mais pas seulement. Des témoignages poignants recueillis ça et là ont démontré, toutefois, que souvent, le coût exorbitant du mariage est derrière la décision de beaucoup de rester célibataire, et parfois même de sacrifier leur amour. Comment donc, alors que certaines familles se plaisent à «vendre» leurs filles au plus offrant.

 

Le mariage : un pari perdu d’avance

Selon Ziad, le mariage en Algérie s’apparente souvent à une triste aventure et surtout si la famille de la fille se fait très exigeante. Enseignant d’anglais dans un lycée de la capitale, il a 38 ans. «Un âge où, en principe, je suis déjà marié et j’ai des enfants», reconnait-il. Seulement voilà, il semble que les espoirs de ce jeune Algérien sont tombés à l’eau au moment où il croyait que sa vie ne pouvait qu’être rose. Ecoutons son histoire.

«Il y a plus de 15 ans, j’ai connu une jeune fille pour qui j’ai eu le coup de foudre. C’était à l’université et on s’est promis amour et fidélité jusqu’à la fin de nos jours. Malheureusement, j’avais compté son les appétits pécuniaires de ses parents», se remémore-t-il. D’une voix chargée d’amertume, il explique qu’une année après avoir décroché un boulot comme instituteur dans un primaire, il s’est présenté chez les parents de sa dulcinée. «Je ne pourrais jamais décrire mon humiliation ce jour-là. Ses parents ont été ni plus ni moins méprisant. Méprisant pour le jeune homme de famille modeste que j’étais, mais aussi méprisant pour l’amour sincère et désintéressé que je vouais à leur fille», regrette-il. Selon lui, l’accueil qui lui a été réservé par ceux qu’il croyait être ses futurs beaux parents été des plus hostiles. Il raconte que dés la première entrevue, ils se sont mis à lui exiger un appartement et un véhicule pour leur fille. «Et pourtant je suis enfant unique et je ne vivais qu’avec mes parents dans un spacieux F4», se déconcerte-il.

Ziad n’a pas été au bout de ses surprises. Les parents de la fille ont exigé toutes sortes de bijoux en or, une fête de mariage grandiose dans un hôtel chic de la capitale en plus d’un voyage de noce à l’étranger. De quoi dissuader les plus tenaces. En désespoir de cause, le jeune amoureux a sacrifié son amour et ses rêves les plus fous, surtout que sa bien-aimée ne l’a pas soutenu. «Au lieu de défendre notre amour, elle s’est rangée du côté de ses parents, ce qui a fini par me dégoûter définitivement. Quelques mois après, elle a épousé un riche industriel qui avait, outre le double de son âge, trois femmes et une ribambelle d’enfants», conclut-il non sans un mélange de tristesse et d’ironie dans la voix.

Salim, lui aussi, est passé par la même expérience. Agé aujourd’hui de 41 ans, il est encore célibataire. «Je n’ai pas choisi le célibat de plein gré. De nos jours, pour espérer fonder un foyer, il faut avoir un compte en banque bien rempli. Le montant de la dot exigée par les parents de la femme que je voulais épouser dépasse tout entendement. Dommage que certains parents, en mariant leurs filles, ne pensent qu’à l’argent et aux bijoux», se désole-t-il.

 

«Ils ont tué ma bien-aimée».

La quarantaine bien entamée, Khaled est célibataire. Son expérience a été un véritable drame qu’il n’arrive toujours pas à surmonter 17 après. Employé dans une petite entreprise étatique depuis une quinzaine d’année, lui aussi a été obligé de suivre le chemin forcé vers le célibat. Un chemin qui a failli également le mener droit à la folie. Il raconte son histoire comme suit ; «Très jeune, je croyais dure comme fer que toute union sacrée était basée sur le respect, la sincérité, l’amour et l’honnêteté. À l’âge de 27 ans je voulais demander la main d’une fille que je connaissais depuis l’âge de 21 ans. En me présentant chez ses parents je pensais que les nobles sentiments que je portais pour ma dulcinée allaient les décider à m’accorder sa main. Quel naïf j’étais. Ils m’ont demandé toutes sortes de bijoux en or, un luxueux appartement dans l’un des quartiers les plus chics de la capitale en plus d’une somme d’argent estimée à une centaine de millions de centimes». Khaled n’a pas épousé sa bien-aimée mais il n’a jamais pu l’oublier. En effet, quelques mois après, il a su qu’elle a été mariée de force à un ancien émigré qui avait l’âge de son père mais dont les reins étaient solides. De garçon pieux et calme qu’il était, il s’est mis à boire et à fumer du haschich pour oublier son malheur. Seulement voilà, la douleur redoublait d’intensité au fil du temps. N’y tenant plus, Khaled n’a pas trouvé mieux que s’automutiler en sectionnant profondément ses veines. Resté dans un coma profond de plusieurs semaines, Khaled est aujourd’hui une âme en peine, une loque vivante ou plutôt survivante. Sa bien-aimée, elle, a succombé à un arrêt cardiaque qui l’a terrassé une année et demi après son mariage. Selon lui, elle n’a jamais accepté d’être «vendue comme une marchandise». Aujourd’hui, elle repose dans un monde meilleur où la bêtise humaine ne fait pas loi. Dire que les parents de cette jeune fille ont sacrifié les rêves, l’amour et même la vie de deux êtres qui ne demandaient qu’à être ensemble pour quelques millions de centimes périssables. L’argent est-il à ce point plus important que le bonheur ?

 

«Je ne suis pas une marchandise à vendre»

Si certaines approuvent les choix déraisonnables de leurs parents, alors que beaucoup d’autres s’y résignent la mort dans l’âme ou prennent la difficile décision de renoncer définitivement au mariage, par dépit, d’autre sont assez courageuses pour ne pas céder et tenir tête à des parents qui oublient que l’argent ne fait pas le moine et souvent pas…le bonheur.

Wissam est l’une de celles-ci. Originaire d’une famille archi-milliardaire de l’Ouest du pays, et dont le papa a occupé d’importantes fonctions au gouvernement, elle est mariée depuis huit ans à l’homme de sa vie, un petit prof de français dans un lycée d’Alger. Son mariage est très réussi, et aucune ombre n’est jamais venue menacer son foyer. Bien au contraire, elle et son mari coulent le parfait amour, surtout depuis qu’ils ont eu deux adorables jumeaux. La décision n’a pas été des plus faciles. Wissam raconte que ses parents, voyant que rien ne pouvait la faire revenir sur sa décision d’épouser l’homme qu’elle avait choisi, ils l’ont menacé de la renier. Mais comme elle est une femme de caractère qui n’a pas froid aux yeux, elle a campé sur sa décision. Aujourd’hui, elle ne regrette rien. «Je sais qu’un jour ils se rendront à l’évidence que le luxe et la fortune ne sont pas tout dans la vie. Je suis heureuse dans ma petite famille. Il me manque juste leur présence, mais peut être qu’ils me pardonneront un jour quand ils sauront que l’homme qu’ils ont refusé parce qu’il n’est pas riche a fait le bonheur de leur fille et plus», souhaite Wissam alors qu’un bonheur intense se lit sur son visage serein.

Ce qui est quand même rassurant, c’est que la matérialisme n’est heureusement pas le principe de toutes les familles algériennes. Beaucoup d’entre elles ne demandent que le bonheur de leurs filles. C’est le cas des parents de Karima qui nous ont permis d’assister à la cérémonie traditionnelle durant laquelle les parents de la fille expriment leurs exigences ou el chert.

Au grand bonheur des futurs mariés, le père de la fille quoique issu de la haute bourgeoisie, n’a demandé aucun centime. «Le bonheur de ma fille ne se marchande pas. Il me suffit de la savoir heureuse avec un homme qui la respectera et la chérira pour ce qu’elle est», estime Ammi Abderrahmane dés la levée de la cérémonie. Pour sa femme, l’argent n’a jamais était un critère lorsqu’ils ont marié leurs six filles «qui, Dieu merci, sont toutes heureuses», avoue-t-elle non sans une pointe de fierté dans la voix.

Cela dit, l’amour, la paix, l’amour et le respect au sein d’un couple ne s’achètent pas. Et dire que beaucoup, tellement de personnes ne demandent que cela !!

 

par Meriam Sadat, mercredi 11 mai 2011, 18:48

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Publié dans Traditions et coutumes

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